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Je vous expose mes points de vu à propos des films que j'ai regardés.

24 Oct

Jeepers Creepers

Publié par Eric

Jeepers Creepers

Un frère et une sœur traversent une campagne paumée des Etats-Unis pour rejoindre leurs parents pour les vacances. De leur voiture, ils croient apercevoir une étrange silhouette se débarrassant de ce qui ressemble à un corps humain dans un tuyau d'égout. Ils veulent en avoir le cœur net, et s'arrêtent pour vérifier. Mauvais choix, puisque la silhouette en question n'a pas l'intention de les laisser faire, et aimerait même les ajouter à sa collection…

T'as d'beaux yeux, tu sais…

On sait que le cinéma ne peut pas être constitué uniquement de chefs d'œuvre, de films rares et à la limite de la perfection qui nous prennent aux tripes et dont on se souviendra toujours. Car le septième art n'est pas qu'un art, justement, mais aussi un divertissement. A ce titre, il est agréable de voir débarquer des oeuvrettes rigoureuses et efficaces qui n'ont qu'un but : faire passer un bon moment au spectateur. Victor Salva, réalisateur de Jeepers creepers, n'est mu que par cette volonté. Une volonté de bien faire, de ne pas se moquer du péquin qui a payé ses 50 balles (pardon, 7 euros 62). Et ça, nous, on aime bien…

La lugubre maison dans la prairie

Si le point de départ de Jeepers creepers n'a rien d'extraordinaire, il a le mérite d'être efficace et bien utilisé. Cette silhouette menaçante qui transporte des corps enroulés dans des draps a une puissance évocatrice rare, et Salva en joue juste ce qu'il faut. La découverte progressive de la nature de son méchant n'en est que plus jouissive, puisque d'humain solidement charpenté dont on ne voit jamais le visage, il passe progressivement à… quelque chose d'autre. C'est l'intérêt principal du métrage, cette montée en puissance de la menace qui plane sur le couple de héros. D'abord témoins oculaires, ils deviennent des proies, pourchassées sans vraiment savoir pourquoi. Le spectateur n'en sachant pas plus qu'eux, l'identification fonctionne à plein rendement. D'autant que le réalisateur connaît ses classiques et sait judicieusement utiliser l'inconscient collectif des amateurs d'horreur pour installer l'ambiance. De Massacre à la tronçonneuse à Duel, en passant par La Dernière maison sur la gauche, Les Griffes de la nuit et Terminator, toutes les principales sources en matière d'horreur champêtre et de boogeymen sont citées, sans non plus que le film ressemble à une compilation en la matière. Car en plus de solides références, Victor Salva possède aussi un savoir-faire indéniable…

Poudre aux yeux

Déjà responsable d'un Powder de bonne facture, Victor Salva a opté pour un parti pris judicieux : ne pas miser sur la surenchère systématique, mais au contraire rester aussi crédible que possible dans les situations mises en scène. Résultat, pas de séquences "bigger than life" qui en mettent plein les yeux mais déconnectent le spectateur d'avec les personnages. Le film se passe en pleine campagne, les scènes d'action n'impliqueront donc que le strict nécessaire : le bad guy, les deux héros, une ou deux voitures, et c'est tout. Pour le reste, l'inventivité du scénario et l'efficacité de la réalisation s'en chargent. Et si cette identification reste optimale jusqu'au bout, c'est aussi grâce aux deux héros, qui nous épargnent la love story habituelle, puisqu'ils sont frères et sœurs. Mine de rien, cela augmente grandement la crédibilité de leurs réactions et nous épargne les sempiternelles pauses larmoyantes ou sentimentales qui viennent habituellement gâcher le rythme du récit. Dès lors, on pardonnera les quelques points énervants du script (la chute un peu idiote du frère dans le tuyau, la boite de vitesse systématiquement récalcitrante - et crispante pour les oreilles), et l'on savourera le design très réussi du méchant, dévoilé progressivement dans différentes scènes de confrontations originales et pleines de suspens. La suite est déjà en route, espérons que Salva s'en tienne à sa volonté première, et que le syndrome du "plus d'argent, donc plus de tout" ne viendra pas gâcher un concept qui mise avant tout sur sa crédibilité…

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